La meilleure défense en cas de crise est une bonne préparation. Avant même de signer un contrat commercial, il est nécessaire d’anticiper tous les risques potentiels. La clé d’une gestion efficace des relations commerciales réside dans la prévention. Mieux vaut prévenir que de devoir gérer une crise en urgence.

Les litiges peuvent survenir à tout moment, et les parties au contrat doivent être prêtes à y faire face. Une stratégie proactive de gestion des risques et des conflits est importante pour assurer la pérennité des relations commerciales.

En cas de différends, plusieurs solutions existent : négociation, médiation, et arbitrage. Ces outils permettent de résoudre les litiges rapidement, tout en maintenant des relations de confiance entre les parties.

Quelle solution choisir ?

  1. La négociation : l’art d’éviter la crise

La négociation est parfois la première étape pour régler les différends. Elle permet d’obtenir des résultats immédiats et de minimiser les tensions.

Cependant, la négociation ne doit pas se faire à l’aveuglette. Il est courant que les entreprises hésitent à faire appel à un avocat en amont, pensant que cela pourrait alourdir le processus. C’est une erreur. L’avocat joue un rôle clé dans la préparation de la négociation et le positionnement. Il aide à analyser les enjeux, à définir une stratégie claire et à s’assurer que chaque partie respecte le cadre légal en vigueur.

Les contrats commerciaux sont complexes, et il est important d’en examiner minutieusement toutes les clauses pour qu’elles forment un ensemble cohérent et qu’elles ne se contredisent pas. Des clauses mal rédigées ou ambiguës sont source inépuisable d’insécurité juridique et de contentieux. Il y a des clauses fondamentales, délicates ou des clauses où une marge de négociation est possible. Il est donc important d’anticiper les blocages potentiels en s’assurant que l’interprétation adaptée des termes du contrat guide la négociation. En agissant en amont, il est possible d’éviter des litiges futurs.

Il est également possible d’inclure dans le contrat une clause de négociation préalable avant le recours à l’arbitrage. Cette clause permet aux parties de tenter de résoudre leurs différends à l’amiable, dans un délai convenu, avant d’engager une procédure arbitrale, offrant ainsi une opportunité de régler le litige de manière rapide et moins coûteuse.

  1. La médiation : une alternative efficace au contentieux

La médiation est une solution flexible et rapide pour régler les litiges. C’est un processus volontaire par lequel les parties à un litige choisissent un médiateur indépendant, une tierce personne pour les aider dans leurs négociations. Elle permet aux parties de rester maîtres du processus et d’atteindre un accord équilibré avec l’aide d’un médiateur acceptées par toutes les parties.

Dans le cadre d’une médiation, les parties s’efforcent de trouver une solution qui réponde aux intérêts de chacune, tout en maintenant des relations commerciales saines. C’est une méthode particulièrement avantageuse dans les litiges commerciaux, car elle favorise une approche gagnant-gagnant et évite l’escalade des tensions. De plus, elle est moins coûteuse et beaucoup plus rapide que les procédures judiciaires ou arbitrales.

Une procédure de médiation peut être mise en place dès les premières difficultés dans les relations entre les parties pour les aider à parvenir à trouver un équilibre entre les intérêts de chacune d’entre elles.

En matière de commerce international, la médiation combinée à l’arbitrage commence à s’imposer comme une norme, offrant un moyen rapide et efficace de résoudre les conflits tout en préservant la confidentialité. Les parties contrôlent le processus et le choix du médiateur, ce qui permet de trouver des solutions gagnant-gagnant et sur mesure.

Un autre avantage évident de la médiation est qu’elle n’est pas couteuse et qu’elle peut être menées très rapidement. La médiation est également moins contradictoire que la procédure judiciaire ou arbitrale, ce qui est très important pour le maintien des relations de confiance.

  1. L’arbitrage : un processus rapide et confidentiel

Pour les entreprises, insérer une clause d’arbitrage dans un contrat est une précaution judicieuse. En cas de litige, l’arbitrage permet de régler le conflit rapidement et en toute confidentialité.

L’arbitrage est une technique conventionnelle qui permet à des entreprises de résoudre le conflit qui les oppose en le soumettant non pas aux magistrats de l’ordre judiciaire mais à des arbitres, juges privés, désignés par les parties à l’occasion du différend en cause. Ces arbitres, qui doivent être indépendants, sont souvent experts  dans un domaine précis, choisis par les parties pour leurs connaissances techniques ou juridiques approfondie du secteur concerné. Ils rendent une sentence qui est obligatoire et exécutoire. Le recours aux arbitres, c’est-à-dire, la renonciation à la compétence des juridictions étatiques n’est possible que si les parties y consentent. L’arbitrage est volontaire. L’arbitrage est contractuel.

Si les parties souhaitent recourir à l’arbitrage, avant tout litige, les parties doivent insérer une clause d’arbitrage dans leur contrat. Après la naissance d’un litige, elles peuvent établir un compromis d’arbitrage.

Il est important de comprendre que l’arbitrage n’est pas une autre justice. Décider de recourir à l’arbitrage, c’est décider de recourir à une justice autrement organisée que la justice rendue par les tribunaux judiciaires.

Parmi les nombreux avantages de l’arbitrage, on retrouve sa flexibilité et la rapidité. Contrairement aux procédures judiciaires, les parties fixent elles-mêmes le calendrier de l’arbitrage, ce qui permet d’éviter des délais prolongés. De plus, l’arbitrage est souvent privilégié pour les litiges internationaux, car il offre une alternative aux tribunaux étatiques, garantissant une neutralité.

Malgré son coût parfois élevé, l’arbitrage doit être privilégié  compte tenu de sa rapidité, sa capacité à préserver la confidentialité des affaires et à aboutir à des solutions mieux acceptées par les parties. De plus, il permet aux arbitres de statuer en fonction des pratiques et usages du commerce, garantissant ainsi des décisions en phase avec la réalité du marché.

Ainsi, anticiper les crises et disposer des bons outils pour y faire face est un atout précieux pour développer et sécuriser les relations commerciales à long terme.